Auriac sur Vendinelle
Novembre 2020
Les libellules de l'été 2022
L'été est une saison privilégiée pour observer les libellules qui constituent l'ordre des odonates. En général, on ne trouve pas les mêmes espèces sur les plans d'eau et aux abords des cours d'eau. Cet été, j'ai pu photographier 17 espèces différentes dont 4 nouvelles (cliquer sur les images pour les agrandir).
Sur les plans d'eau
Les plans d'eau sur lesquels j'ai pu faire quelques observations sont le lac des Chanterelles à Saint Orens de Gameville (31), le lac de Labège (31), le lac du Vaux (31), le lac de Lagarrigue à Caraman (31), le lac de Saint Sernin à Lanta (31), les lacs de Laprade et du Lampy dans la Montagne Noire (11), des petites mares au Domaine des Oiseaux à Mazères (09) et la mare du jardin à Escalquens (31).


Sur les grands plans d'eau on voit surtout des libellules, assez grandes et qui se posent les ailes ouvertes. Ce sont des anisoptères.
Sur le chemin faisant le tour du lac des Chanterelles un sympetrum de Fonscolombe (ou sympétrum à nervures rouges) mâle m'attendait.

Un autre se posait sur les plantes bordant le lac. C'est le seul sympetrum qui présente cette coloration bleue à l'arrière des yeux.
Un orthetrum à stylets blancs mâle se pose sur des roseaux. Les stylets sont des appendices situés à l'extrémité de l'abdomen qu'on appelle cercoïde chez les libellules.


On les voit chasser en longeant la bordure du lac. Heureusement qu'ils viennent se reposer sur la rive de temps en temps. Ce sont les deux seules espèces que j'ai vues autour de ce lac.
En bordure du lac de Labège, une autre espèce d'orthetrum qui lui ressemble beaucoup se pose sur une branche morte. Il s'agit de l'orthetrum réticulé qui porte des cercoïdes noirs.


A Labège, comme sur de nombreux plans d'eau de la région, on voit de plus en plus de trithémis pourprés (ou trithémis annelés). Originaire d'Afrique tropicale, il a été observé pour la première fois en France continentale en 1994.
Autour du lac du Vaux j'ai revu des espèces vues à Saint Orens et à Labège : orthetrum à stylets blancs (même si les cercoïdes ne sont pas très blancs) et trithémis pourpré.




Et surtout de voir pour la première fois un crocothémis écarlate mâle. C'est la seule libellule entièrement rouge, pattes comprises. Seule la partie arrière inférieure des yeux est bleue. Son abdomen est aplati, et l'aile postérieure possède une tache orangée. Elle apprécie, comme ici, les pièces d'eau peu oxygénées.
Une balade avec les enfants au Domaine des Oiseaux à Mazères (09) nous a permis de revoir quelques sympétrums de Fonscolombe au dessus d'une mare bien verte.



La mare du jardin attire toujours quelques libellules comme ce sympetrum strié mâle.

Il se met en position d'attente pour être prêt à fondre sur une proie qui passerait à proximité.

Les agrions (ou demoiselles) sont des libellules qui apprécient les eaux calmes, notamment les petites mares comme celle d'Escalquens. Elles font partie des zygoptères qui sont plus petites et se posent en général les ailes refermées.
Tout d'abord les agrions élégants (ou ischnures élégantes).



On voit lors de l'accouplement que le mâle et la femelle sont presque identiques. L'épaisseur de l'abdomen permet de les différentier, et celui du mâle est d'un rouge plus sombre.
Puis les agrions délicats (ou cériagrion délicat).


A la fin du mois d'août nous sommes allés avec Sylvain et Blanca faire une balade autour du lac de Laprade dans la Montagne Noire, au nord de Carcassonne. Un petit lac jouxtant une tourbière nous a permis d'observer quelques libellules.

A coté de lui un agrion élégant, plus courant, s'est posé sur une herbe.
Parmi les zygoptères, une nouvelle espèce, l'agrion porte coupe (ou portecoupe holarctique). Son nom vient de la marque noire en forme de coupe située sur le premier segment de l'abdomen.



Plusieurs sympétrums striés volaient au dessus du lac, et notamment des couples, les femelles pondant dans l'eau. Ici nous pouvons voir deux mâles.

Un peu plus loin un sympétrum sanguin mâle, ou sympétrum rouge sang, que je voyais pour la première fois lui aussi. Il a la particularité d'avoir les pattes entièrement noires.
Deux orthétrums bleuissants se sont posés sur des brindilles. La coloration bleue du thorax n'est pas habituelle, mais se rencontre chez les individus du sud, ce qui peut amener à le confondre avec l'orthétrum brun.


Avant le début de la chasse, nous en avons profité pour retourner dans la Montagne Noire pour une balade autour du bassin du Lampy situé sur la commune de Saissac dans l'Aude. Nous y avons retrouvé quelques sympétrums sanguins qui visiblement apprécient ces lacs de montagne.



Visiblement, celui-ci a eu quelques problèmes, il a perdu une bonne partie de sa patte avant.
Une petite virée au bord du lac de Lagarrigue m'a permis de surprendre ce leste vert en pleine séance de gymnastique. Les lestes sont les seuls zygoptères à se poser en général avec les ailes ouvertes.


Sur les rives du lac de Saint Sernin, des dizaines de tithrémis pourprés se réchauffent ce matin là sur la végétation bordant le plan d'eau. Tout d'abord ces messieurs.


Mais aussi ces dames. Elles sont assez difficiles à différencier des mâles immatures, mais aussi des femelles sympétrums ou crocothémis.




Par contre, je n'ai vu aucune autre espèce de libellule hormis un anax empereur en chasse cet agrion élégant. C'est un mâle immature qui n'a pas encore sa couleur bleue définitive au niveau du thorax, celui-ci étant encore vert.

Les abords des cours d'eau
Au cours d'une promenade le long de la Rigole du Canal du Midi, près de Saint Paulet dans l'Aude, j'ai pu rencontrer pour la première fois le caloptéryx hémorroïdal (ou caloptéryx méditerranéen) caractérisé par sa teinte rouge sombre. La Rigole est un cours d'eau artificiel construit par Pierre Paul Riquet pour amener l'eau de la Montagne Noire (et notamment celle qui vient du lac de Saint Ferréol) jusqu'au Canal du Midi.



On peut voir les caloptéryx mâle à gauche, à droite les femelles.




Un autre caloptéryx fréquente ces lieux, c'est le caloptéryx occitan. Comme son nom l'indique on le rencontre également surtout dans le sud de la France. Je l'ai observé d'un peu loin sur une autre partie de la Rigole où le caloptéryx hémorroïdal était absent.


Heureusement, j'ai pu photographier de plus près ces deux mâles à droite et cette femelle à gauche près de la Garonne au parc de la Confluence (Portet sur garonne). On distingue les mâles des autres caloptéryx bleus par la coloration sombre qui couvre entièrement la partie arrière des ailes. La photo du bas est celle d'un mâle immature qui n'a pas encore acquis la coloration bleue sombre des ailes.


Le leste vert apprécie aussi bien les eaux courantes, comme ici au dessus de la Rigole, que les eaux stagnantes.


Parmi les anisoptères, le gomphe à pince se rencontre surtout le long des cours d'eau. On voit bien à ses appendices abdominaux d'où ce mâle tire son nom.

Contrairement à la plupart des agrions auxquels ils ressemblent, les pennipattes apprécient les abords des cours d'eau. Ils s'en différencient notamment par les pattes nettement plus larges et des yeux très écartés. Ci-dessous deux pennipattes bleuâtres mâles se sont posés près du sol parmi les herbes et les feuilles, toujours à proximité de la Rigole.


Lors d'une balade en bordure de l'Ariège à Goyrans (31) j'ai pu observer une femelle pennipatte bleuâtre à la teinte plus verdâtre.

Le Lampy est un ruisseau qui se jette dans le lac du même nom, et qui accueille sans surprise des caloptéryx vierges.


